2024 est, parait-il, l’année parfaite pour observer les aurores boréales, du fait du pic estimé de l’activité solaire (qui suit des cycles de 12 ans). Néanmoins, les aurores boréales restent difficiles à prévoir, donc voici quelques astuces à connaître avant de partir.
Toutes les photos présentées dans cet articles ont été prises à l’iPhone, pour les aurores boréales je me suis aidé d’un trépied léger.
Comprendre le phénomène et les cycles solaires
En quelques mots : le soleil émet en permanence des particules qui frappent l’atmosphère terrestre.
Lors d’éruptions solaires, le jet de particules est plus fort, et le bouclier magnétique de la terre les renvoi au niveau des cercles polaires.
La rencontre de ces particules avec la haute atmosphère terrestre créée une réaction lumineuse que l’on appelle aurore polaire. Elle est boréale, dans l’hémisphère nord et australe, dans l’hémisphère sud.
Le soleil suit des cycles d’environ 12 ans, durant lesquels il va entrer plus régulièrement en éruption lors des pics, avant d’entrer à nouveau dans une phase plus légère.
Mais cela ne garantie en rien la présence régulière d’aurores boréales durant un maximum solaire comme en 2024. La probabilité d’éruptions plus régulières est simplement plus grande. D’ailleurs en ce début d’année, c’est plutôt calme …
Bien choisir sa destination
Cela peut prêter à sourire, mais j’ai lu des articles sur le web assurant qu’il fallait utiliser des lunettes spéciales éclipses pour voir les aurores boréales … le phénomène est visible sans danger, de nuit et à hauteur des cercles polaires.
Dans l’hémisphère nord, c’est en Russie, Finlande, Suède, Norvège, Islande, Canada ou aux États-Unis (Alaska) qu’il faut se rendre, de préférence d’octobre à avril, puisqu’il y fait nuit plus ou moins longtemps.
Pour mon séjour, j’ai fait le choix de la Norvège, car j’avais envie de m’y rendre en train. Un voyage magique de 3200km en train depuis Strasbourg, qui se fait majoritairement en train de nuit, via Hambourg et Stockholm, pour environ 400€ aller-retour en 1ère classe.
J’ai choisi de poser mes valises à Narvik en Norvège, qui est la porte d’entrée des Îles Lofoten.
En prenant le train, il est aussi possible de se rendre à Kiruna et Abisko en Suède. Ces villes enfoncées dans les terres bénéficient d’un climat plus sec, donc moins nuageux.
Compter sur la chance et la patience
La météo est un facteur essentiel pour voir les aurores boréales, puisqu’il faut un temps extrêmement dégagé.
La bonne nouvelle, c’est que temps dégagé est souvent synonyme de froid sec, ce qui le rend plus supportable.
Néanmoins, il est impossible de prévoir la météo et les aurores boréales à l’avance.
Une fois sur place il faudra faire preuve de patience et de chance, car les conditions peuvent vite évoluer dans les Fjords.
Avoir le ciel le plus sombre possible
J’ai passé au total 6 nuits en Scandinavie, durant lesquelles les aurores boréales se sont produites à 3 reprises.
Mais sans noir complet ni savoir où regarder, j’aurais probablement raté ce phénomène.
Car il faut impérativement s’éloigner de toute pollution lumineuse pour augmenter ses chances d’en voir.
J’ai eu des témoignages de gens ayant vu des aurores boréales en ville, mais cela reste rare et tributaire d’une éruption solaire très intense.
Durant mon séjour, l’activité solaire fut faible à moyenne. J’avais mis les chances de mon côté en choisissant des nuits sans lune et je pense très sincèrement que cela a beaucoup aidé !
En journée, repérer des lieux facilement accessibles
Je viens de l’expliquer : trouver des coins sans lumière est la clé pour réussir à voir des aurores boréales.
Mais ça peut aussi être pénalisant de s’y rendre au beau milieu de la nuit. C’est pourquoi j’ai toujours pris du temps en journée pour partir en reconnaissance afin de m’assurer qu’il est aisé de se garer et de s’éloigner facilement de la route.
J’ai pour cela repéré quelques spots sympas à Narvik et alentours
- La plage de Langstranda, le meilleur rapport qualité du ciel et proximité avec Narvik (15 min de voiture). Cette plage a l’avantage d’être protégée des lumières de la route, grâce aux sapins et … d’avoir peu de neige grâce aux marrées !
- Le Narvik Geyser, pour une vue sur toute la ville (mais uniquement en cas d’aurore intense, car il y a beaucoup de pollution lumineuse là-haut)
- Le pont de Skjombrua dispose d’une petite aire de repos, qui donne sur le nord
- Enfin, un parking près du village de Råna, avec une vue dégagée sur le Fjord
Il faut pour cela toujours trouver des aires de repos sur les côtés.
Rester à l'affût en téléchargeant une application de prévision
L’activité solaire peut seulement être estimée 2-3 jours à l’avance, mais l’arrivée imminente d’aurores boréales se sait réellement 30 minutes avant, grâce à plusieurs satellites installés par la NASA et l’ESA, pour observer le comportement du champ magnétique terrestre.
Plusieurs applications et sites web permettent de collecter les données de ces satellites, pour savoir si une aurore peut se produire dans la 1/2 heure qui suit.
Oui, c’est vraiment très court comme laps de temps, donc il faut savoir réagir.
La bonne nouvelle, c’est qu’une aurore peut durer plusieurs heures.
La carte ci-dessous est mise à jour en temps réel.
Prévisions d’aurores boréales en Europe, en temps réel
Lors de mon séjour, j’ai utilisé l’app My Aurora Forecast. Elle est gratuite, en français et permet de recevoir des notifications lors de hausse d’activité solaire, en fonction de sa géolocalisation.
J’ai apprécié la possibilité de voir des webcams de lieux proches comme Kiruna, pour permettre de confronter les prévisions avec la réalité et savoir à quoi m’attendre.
Il y a également un site web que je consulte depuis que je suis ado : SpaceWeather, il est en anglais et je le trouve très complet … en plus d’avoir l’avantage de conserver la même ergonomie depuis toutes ces années 🙂
Enfin, le site Aurora Maniacs m’a permis d’accéder à des données très complètes sur les mesures en temps réel. Il est beaucoup plus technique et nécessite le temps d’être appréhendé. Mais ça tombe bien, du temps il en faut pour trouver les aurores boréales !
Depuis la fin des frais d’itinérance en Europe, il est très aisé de consulter sur son smartphone les alertes en temps réel, en étant au milieu de nulle part. La Norvège étant hors UE (mais dans Schengen), veille à ce que ce pays soit bien inclus dans ton forfait.
Se servir ... de l'appareil photo de son smartphone !
J’ai confondu ma première aurore boréale, avec un simple nuage que je pensais être éclairé par une ville.
C’est en sortant mon smartphone pour vérifier, que je me suis rendu compte que le nuage en question était vert.
En cause, la faible sensibilité des nos yeux lorsqu’il fait trop sombre (dans la nuit, tous les chats sont gris !), alors que les capteurs d’appareils photos arrivent à collecter un spectre lumineux plus large.
Ma première Aurore Boréale au dessus de Årstein, en Norvège
Ce que je voyais au départ, était un nuage grisâtre, qui est peu à peu devenu vert pâle au fur et à mesure que mon œil s’adaptait à l’obscurité relative, car une ville se trouvait devant moi.
Aussi curieux que cela puisse paraître, se servir de son appareil photo sera d’une grande aide pour localiser une aurore boréale.
Ensuite, il suffit de s’arrêter, s’habituer à l’obscurité et les observer danser dans le ciel 🙂
Sur la photo ci-dessous, j’ai réalisé un temps d’exposition de 30 secondes, qui révéla un ciel entièrement vert. C’était en fin de phénomène, une fois que les particules se diffusent dans l’atmosphère.
À l’œil nu, je ne voyais quasiment rien.
Avoir le bon équipement et de quoi grignoter
Chasser les aurores boréales consiste principalement à attendre plusieurs heures dans le froid et à marcher dans la neige.
Je me suis équipé de ma veste de ski, avec mes chaussures imperméables de randonnée. J’avais des chaussettes bien épaisses et des sous-vêtements en Thermolactyl. Lorsque je parle de sous-vêtement, je veux bien entendu dire un vêtement complet sous mon pull et un autre sous mon pantalon.
Aussi, il est indispensable d’emporter une lampe frontale pour marcher dans la nuit. Lampe à utiliser avec le mode lumière rouge afin d’habituer ses yeux à l’obscurité.
L’autre équipement essentiel, c’est la thermos de café, ou toute autre boisson chaude.
Durant mes sorties, j’emportais aussi à manger avec moi, histoire de pallier au fameux petit creux de minuit 😉
J’espère que mes conseils aideront à observer les aurores boréales !
Sinon, il est toujours possible de réaliser des sorties avec un guide une fois sur place, mais j’ai trouvé ça plus excitant de chercher à comprendre le phénomène et à chasser les aurores boréales par moi même … simplement équipé de mon téléphone !
