Strasbourg a pu inaugurer sa première Biennale d’Art Contemporain ! Un rendez-vous pour les curieux, mais aussi les amateurs d’Art, dans un lieu unique et ouvert au public pour la première fois : l’Hôtel des Postes.
Jusqu’au 31 mars 2019
Pour sa 1ère édition, la Biennale d’Art Contemporain de Strasbourg accueille 18 artistes de renommée internationale. Elle est portée par Yasmina Khouaidjia de la galerie associative IMPACT et questionne sur L’Homme à l’ère du numérique, à travers une trentaine d’œuvres explorant nos nouveaux usages et comportements.
Son objectif : interroger sur la rapide et profonde transformation de la société dans le contexte actuel de révolution digitale.
EDIT: originellement prévue jusqu’au 3 mars, la Biennale est prolongée jusqu’au 31 mars 2019.
18 artistes, 30 œuvres
IMPACT propose un double pari : ouvrir l’Art Contemporain au grand public strasbourgeois et faire venir des artistes de renommée mondiale, pour une première édition très ambitieuse.
Voici une petite sélection d’œuvres qui ont pu me marquer lors de ma visite, parmi la trentaine exposée.
Les numéros vous aideront à vous y retrouver, lors de votre visite.
Florian Mehnert, Menschentracks
10 – Je commence tout de suite avec Menschentracks, qui est probablement l’œuvre qui m’a le plus interloqué : on l’a découvre avant de quitter la deuxième salle de l’exposition. Elle ressemble à des dizaines d’yeux suspendus, sortis d’un film de SF.
En s’approchant, des vidéos sur les écrans. Il s’agit en fait d’images captées depuis des smartphones, dont les caméras et micros ont été activés à distance. Je pense que cette œuvre résume très bien le thème de l’exposition, en abordant directement la question de la vie privée, à l’ère du numérique. D’autres œuvres comme Waldprotokolle (16) nous interrogent de manière encore plus curieuse sur l’espace de liberté(s) que nous accordent – ou pas – les évolutions technologiques.
Aram Bartholl, Point of view
19 – Dans le guide de l’expo, pour peut lire que cette installation « interroge sur l’actuel changement de paradigme de la perspective. Quel est le rôle de cet écran portable mettant en scène notre vie quotidienne ? Comment les jeux ont-ils façonné la représentation de notre moi numérique ?
L’artiste ne questionne pas seulement sur ce que les humains font des médias, mais aussi sur ce que les médias font de nous. Les tensions entre le public et le privé, online et offline, vie virtuelle et vie quotidienne sont au cœur de son travail. »
Dans cette petite pièce, le spectateur joue, se prend en photo / selfie, cadré dans les différents smartphones.
Sarah Ancelle Schönfeld, Alien Linguistic Lab
22 – Probablement l’œuvre la plus WTF de l’exposition : les Linguine à l’encre de seiche que l’on jette sur un mur blanc, pour former un moyen de communication avec les extraterrestres.
Pourquoi l’encre de seiche ? Avec sa séquence ADN inexplicablement éloignée de celle des autres espèces humaines, le céphalopode est la créature vivante la plus proche d’un extraterrestre.
Des ateliers sont proposés tous les weekends pour aider le visiteur à interpréter les messages générés aléatoirement par les différents lancers et ainsi élargir sa compréhension du langage lui-même.
Paolo Cirio, Sociality
12 – À travers l’impression numérique, « Sociality rassemble plus de 20.000 brevets créés pour des plateformes web, des interfaces et des algorithmes, qui dévoilent la manipulation sociale permise par les technologies de l’information.
L’artiste invite les participants à partager, signaler et interdire les systèmes de surveillance et de manipulation des comportements sociaux. Ici, le public confronte les compositions à grande échelle avec des images d’organigrammes qui invoquent de manière abstraite la complexité et l’ampleur de plans complexes pour programmer des personnes. » (extrait du dossier de presse de l’exposition).
Anike Joyce Sadiq, This you is me
13 – Enfin, cette projection vidéo interactive amènera un peu de poésie (et d’optimisme ?) lors de la visite. Il est vrai que les œuvres interloquent, questionnent, peignent un tableau parfois sombre de l’utilisation des nouvelles technologies.
Cette installation implique directement le visiteur, qui s’approche et semble interagir avec la silhouette projetée sur le mur.
Les œuvres sont exposées jusqu’au 31 mars 2019, avec une programmation tournant tout autour de l’exposition
Des conférences, workshops, concerts et un café/bar
La Biennale d’Art Contemporain de Strasbourg se visite en solo, ou avec des médiateurs / intervenants extérieurs.
Des conférences avec les artistes, des ateliers, mais aussi des concerts seront proposés tout au long de l’événement.
La programmation se construit actuellement et est disponible sur le site web de la Biennale de Strasbourg
Enfin, un Café a ouvert ses portes en marge de l’exposition (accès gratuit), proposant des boissons et une petite restauration.
L’Hôtel des Postes, toute une Histoire !
Ce bâtiment néo-gothique et majestueux est au cœur de la Neustadt, sur l’Axe Impérial reliant la Place de la République, au Palais Universitaire est classé Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 2017.
Il a suivi toutes les évolutions technologiques, de la fin du XIXè siècle à nos jours : d’abord pour la gestion des services postaux, il a ensuite vu le développement du télégraphe, du téléphone filaire, puis des communications numériques.
Pour moi, ce bâtiment a toujours été une curiosité, car fermé au public. Vous imaginez donc ma joie intérieure, lorsqu’on m’a fait part de ce projet de Biennale d’Art Contemporain !
Infos pratiques
Biennale d’Art Contemporain, jusqu’au 31 mars 2019.
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Horaires
- Mercredi : 11h – 18h
- Jeudi : 14h – 21h
- Vendredi : 12h – 20h
- Samedi : 11h – 19h
- Dimanche : 11h – 18h
Tarifs
- Plein tarif : 10€
- Tarif digital natives : 7€ (Personnes nées à partir du 01/01/1990, soit jusqu’à 28 ans)
- Tarif réduit (plus de 65 ans) : 7€
- Gratuit pour : les moins de 13 ans, les titulaires de RSA et les PMR avec leur accompagnateur(trice)
Horaires Café de la Biennale (accès gratuit)
- Mercredi : 11h – 01h30
- Jeudi : 14h – 01h30
- Vendredi : 12h – 01h30
- Samedi : 11h – 01h30
- Dimanche : 11h – 01h30
L’Hôtel des Postes fait peau neuve, en 2021
Cette Biennale d’Art Contemporain, c’est également une belle opportunité pour prendre connaissance du projet de rénovation de l’Hôtel des Postes : les travaux débuteront après la Biennale, pour se poursuivre jusqu’à l’été 2021. Le bâtiment rénové accueillera alors des logements résidentiels, des bureaux neufs et réhabilités, une résidence pour seniors et une brasserie – restaurant.
Outre les logements, le bâtiment conservera sa fonction Postale, avec le maintient du bureau de poste actuel. Les locaux administratifs de la Poste centrale sont quant à eux progressivement vidés pour laisser place à la Biennale, puis aux travaux.